Nation

Célébration des 50 ans de la loi Veil : Comment l'avortement libre et gratuit a suscité des mouvements féministes en France

2025-01-17

Auteur: Julie

Contexte historique de la loi Veil

L’historienne Bibia Pavard, coautrice de l’ouvrage *Les lois Veil. Un siècle d’histoire* (La Découverte, 2024) et maître de conférences à l’université Paris-Panthéon-Assas, analyse l'impact historique de la loi qui a dépénalisé l'avortement, soutenue par Simone Veil, alors ministre de la santé, et promulguée le 17 janvier 1975. À l'occasion du 50e anniversaire de cette loi emblématique, elle souligne que l’acquisition de ce droit représente un moment charnière dans l’histoire du féminisme en France.

Les années 1960 et 1970 : un tournant pour l'IVG

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) devient un sujet de revendication majeur à l’issue des années 1960 et au début des années 1970. Bien qu'il y ait eu des pionnières comme Nelly Roussel et Madeleine Pelletier dès le début du XXe siècle, il aura fallu l'émergence de mouvements plus organisés pour que l'avortement soit considéré comme un enjeu central.

L'impact de Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir a déjà pointé l’hypocrisie qui entoure l’avortement dans *Le Deuxième Sexe* (publié en 1949), mais c’est véritablement avec les mouvements pour la libération des femmes que l’accès à la contraception et à l’avortement est perçu comme une condition préalable à l’émancipation des femmes. Les féministes rejettent le contrôle exercé par les hommes politiques, les juges et les forces de l'ordre sur leurs corps et dénoncent l'avortement clandestin comme une violence inacceptable.

L'héritage actuel de la loi Veil

Aujourd'hui, après cinq décennies, la lutte pour le droit à l’avortement continue d’inspirer des mobilisations. Des événements récents, comme les manifestations pour le droit à l'avortement aux États-Unis et en Pologne, rappellent que la bataille pour les droits des femmes est loin d’être terminée. Les réflexions sur l'héritage de la loi Veil s'accompagnent d'une vigilance accrue face aux tentatives de remise en question de ces droits. En France, les féministes d'aujourd'hui se battent pour garantir que l'avortement reste non seulement un droit, mais également accessible et soutenu par des politiques publiques.