L'affaire Jubillar est véritablement unique, se distinguant par l'absence de corps, d'aveux, de témoins, et même de scène de crime. Néanmoins, au cours des investigations, les enquêteurs sont parvenus à la conviction que Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans disparue la nuit du 15 au 16 décembre 2020, a été tuée par son mari, Cédric Jubillar. Forts d'un « faisceau d'indices suffisamment graves et concordants », ils l'ont prouvé une nouvelle fois à la fin septembre.

Alors que Cédric Jubillar avait fait appel de la décision du parquet de Toulouse le renvoyant devant la cour d'assises, les magistrats de la cour d'appel de Toulouse ont rendu un rapport de 71 pages confirmant cette décision. Ce rapport, consulté par le Parisien, détaille plusieurs éléments inédits qui renforcent l'hypothèse d'un meurtre.

Des indices accablants

Les magistrats, dans leur analyse, rappellent le contexte: Delphine Jubillar, décrite comme une mère très attachée à ses enfants, préparait son départ avec son amant, ce qui a généré une tension intense avec Cédric. Ce dernier surveillait les déplacements de sa femme et multipliait les menaces, comme l'indiquent les témoignages recueillis.

Les gendarmes ont examiné plusieurs hypothèses, dont le suicide et l'intervention d'un inconnu, mais ont rejeté toutes ces pistes. Toutefois, les magistrats reconnaissent que « l'absence de traces ne permet pas d'écarter un meurtre », signalant que la strangulation ou l'étouffement demeurent des possibilités.

Un drame familial

Un point crucial du rapport évoque un incident le jour de la disparition. Un médecin légiste a noté une lésion de 10 centimètres sur le bras droit de Cédric et une érosion cutanée sur son dos, suggérant un possible conflit physique. De plus, des éléments jettent un doute sur ses activités nocturnes, notamment le fait que la voiture de Delphine était mal garée et que Cédric a éteint son téléphone pendant plusieurs heures, ce qui est atypique.

Un comportement suspect

À l'arrivée des gendarmes, Cédric a été trouvé en grenouillère dans la buanderie, effectuant des tâches ménagères, au lieu de s'inquiéter de la disparition de sa femme. Il a également participé à très peu de recherches, ce qui a interpellé les enquêteurs. Les expertises psychiatriques ont mis en avant son « froideur affective », ce qui suscite encore plus de questions sur son implication dans ce drame.

En somme, cette affaire continue de révéler des éléments troublants et soulève des interrogations sur la responsabilité de Cédric Jubillar. Les accusations qui pèsent contre lui rendent cette affaire encore plus électrisante alors que le procès se rapproche.