Bruges, aujourd'hui considérée comme une véritable ville-musée, est une destination de choix, surtout hors saison ! Se frayer un chemin parmi les flots de touristes dans la célèbre « Venise du Nord » évoque sans doute des souvenirs de la magnifique Venise italienne. Mais cette affluence n'est pas un phénomène nouveau. À la fin du Moyen Âge, Bruges était déjà un important carrefour commercial, attirant les marchands de toute l'Europe. Cependant, une récente étude a révélé que d'autres formes d'échanges, tout aussi intrigantes, s'y déroulaient.

Une équipe internationale de chercheurs a ainsi mené une enquête de paléoparasitologie sur des latrines situées au cœur du centre administratif des marchands espagnols. Leurs découvertes sont non seulement fascinantes mais aussi inquiétantes. En analysant les différentes couches de sédiments provenant des latrines, les chercheurs ont réussi à établir une chronologie des résidus biologiques. "Les échantillons ont été décomposés dans une solution saline pour séparer les particules solides. Le tamisage a permis d'isoler les éléments pertinents, en particulier les œufs de parasites," expliquent les scientifiques.

Une méthode de flottation a été ensuite employée pour extraire les œufs des débris organiques, tirant parti des variations de densité des éléments. Les résultats, publiés dans la revue « Parasitology », mettent en lumière une diversité surprenante d'infections parasitaires, tant locales qu'exotiques, qui sévissaient parmi les habitants de cette cité médiévale.

En outre, ces découvertes soulignent non seulement l'importance de Bruges en tant que centre commercial, mais aussi les défis sanitaires auxquels faisaient face ses habitants. Au-delà des aspects économiques, cette étude met en évidence l'interaction complexe entre les populations et leur environnement, révélant un tableau historique riche et souvent méconnu. Alors, que nous enseignent ces latrines sur la vie quotidienne à Bruges durant cette époque tumultueuse ?