Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a fait une annonce surprenante lors d'une allocution, le lundi 6 janvier : il a exprimé son « intention de démissionner de son poste de premier ministre et de chef du Parti libéral du Canada (PLC) ». Cette décision sera effective « une fois que le parti aura choisi son prochain chef à l'issue d'un processus rigoureux et compétitif », a-t-il précisé.

Trudeau a justifié sa décision en affirmant : « Ce pays mérite un véritable choix lors des prochaines élections. Il est devenu clair pour moi que si je dois mener des batailles internes, je ne peux pas être premier ministre ». Bien que la date de son départ effectif reste inconnue, les campagnes au sein du PLC peuvent durer plusieurs mois. Une grande réunion du parti est prévue ce mercredi, où des discussions cruciales auront lieu.

Une pression croissante face à une crise prolongée

La pression sur Trudeau avait considérablement augmenté ces derniers temps, avec des voix de plus en plus nombreuses au Canada appelant à sa démission, y compris au sein de son propre parti. Cette vague de mécontentement a été exacerbée par la démission de la vice-première ministre Chrystia Freeland le 16 décembre 2024. De plus, le Parti libéral du Canada est actuellement en mauvaise posture dans les sondages à l'approche des élections législatives, qui doivent se tenir avant octobre.

La crise a été intensifiée par la réélection de Donald Trump en novembre 2024. Ce dernier a menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes. Cette situation est particulièrement alarmante pour le Canada, dont 75 % des exportations sont destinées aux États-Unis, son principal partenaire commercial. Trudeau a tenté de désamorcer la tension en se rendant en Floride en novembre pour rencontrer Trump. Cependant, les récentes provocations de ce dernier à l'égard de Trudeau sur les réseaux sociaux, où il l'a qualifié plusieurs fois de « gouverneur » du Canada, ont compliqué les relations.

Les défis majeurs de l'économie canadienne

Arrivé au pouvoir en 2015, Trudeau n'a pas été épargné par les critiques. Sa popularité a chuté, notamment en raison de la forte inflation, qui affecte actuellement gravement le pays, ainsi que de la crise du logement et des services publics. Son gouvernement a failli s'effondrer plusieurs fois sous la pression des votes de défiance et des appels à la démission.

En tant que fils de Pierre Elliott Trudeau, l'ancien premier ministre charismatique, Justin Trudeau a fait son entrée en politique tardivement, en 2007. Sous son leadership, le Canada a pris des mesures significatives, devenant le deuxième pays au monde à légaliser le cannabis et instaurant l'aide médicale à mourir. Son gouvernement a également lancé une enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées, dépassant ainsi des enjeux sociaux essentiels. Comprehensive, la modernisation de l'ALENA a également été une réalisation notoire de sa carrière.

Alors que le Canada s'apprête à entrer dans une nouvelle ère politique, de nombreuses interrogations demeurent concernant l'avenir du PLC et le leadership qui le succédera. Les mois à venir s'annoncent décisifs face aux défis économiques et politiques qui se profilent à l'horizon.