Une Bourse de Paris sans véritable direction

Ce lundi matin, la Bourse de Paris semble évoluer dans un calme plat, sans grandes orientations en vue. En raison de la Pentecôte, le marché s’annonce paisible et sans indicateurs économiques majeurs pour aiguiller les investisseurs.

Vers 8h15, le futur sur le CAC 40 affichait une légère baisse de deux points, atteignant 7799,5 points, annonçant ainsi une séance sans réelle impulsion.

Une petite hausse malgré tout

Bien que le CAC 40 ait peu réagi aux événements de la semaine précédente, comme la décision sans surprise de la BCE de réduire les taux d'intérêt ou le rapport sur l'emploi aux États-Unis conforme aux attentes, il a tout de même enregistré une hausse modeste de 0,7% sur la semaine écoulée. Ainsi, il a franchi de nouveau le cap des 7800 points, un niveau que l'on n'avait pas vu depuis les annonces du 'Jour de la Libération' de Donald Trump.

Wall Street également en hausse

De l’autre côté de l’Atlantique, les indices boursiers américains ont réussi à aligner une seconde semaine consécutive de progression, avec des gains variant entre 1% et 2%. Le S&P 500, en particulier, n’est plus qu’à 2% de son record historique atteint en février dernier.

Ces performances témoignent d'une résilience sur les marchés financiers qui semblent avoir digéré l'impact initial des menaces tarifaires américaines. L’inquiétude concernant les surtaxes pesant sur l’économie mondiale s'est atténuée, plusieurs d’entre elles ayant été repoussées, alors que la tonalité de Washington semble s'être adoucie.

Des incertitudes persistent

Cependant, les analystes se montrent prudents. Un ralentissement de l’activité mondiale reste une possibilité, alimentée par l’incertitude entourant la politique commerciale de l'administration Trump.

Si certains indices européens, comme le DAX de Francfort, atteignent des niveaux record, le manque de catalyseurs pourrait freiner leur progression prochaine. Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM, prévient : "Les marchés pourraient marquer une pause dans les semaines à venir, malgré le soutien des baisses des taux par la BCE et du plan de dépenses allemande."

Vers une pression sur les bénéfices

La situation actuelle rend difficile la poursuite de l'expansion des multiples, en raison des révisions à la baisse des estimations de bénéfices et d'une détérioration des prévisions de croissance du PIB. Olivier Raingeard, directeur des investissements chez Neuflize OBC, évoque une asymétrie inquiétante dans le profil rendement-risque des actifs risqués pour les mois à venir.

La semaine à venir : un œil sur l'inflation américaine

La semaine qui débute s'annonce relativement calme du point de vue des statistiques. Cependant, tous les yeux seront rivés sur les chiffres de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis, attendus mercredi. Les investisseurs espèrent que ces données confirmeront le récent ralentissement de l'inflation, malgré les tensions commerciales et les augmentations de tarifs.

Le dernier rapport avait annoncé un taux d'inflation annuel de 2,3% en avril, en légère baisse par rapport à mars. L’inflation sous-jacente est restée stable à 2,8%.

Ce lundi, à part quelques données sur les stocks des grossistes, peu d'indicateurs marquants figurent à l'agenda.