Nation

Budget 2025 : La version austère de Bayrou face à celle de Barnier, quel impact sur les citoyens ?

2025-01-23

Auteur: Marie

POLITIQUE - Un budget encore plus difficile à digérer ?

Ce jeudi 23 janvier, le Sénat s'apprête à voter sur le projet de loi de finances pour 2025. Ce budget, stoppé en décembre dernier par l'adoption d'une motion de censure à l'Assemblée nationale, s'avère très proche de celui conçu par Michel Barnier et ses équipes à l'automne.

La situation a changé avec l'arrivée de François Bayrou à Matignon. Ce dernier a décidé de reprendre les débats là où ils avaient été laissés. Une stratégie qui, bien que permettant de gagner du temps en raison de l'absence d'un budget voté, a de lourdes conséquences. En effet, la version proposée aux sénateurs est directement issue de l'exécutif précédent, avec quelques modifications notables.

Le travail du Sénat a été plus complet que celui de l'Assemblée nationale, qui a rejeté le projet sans analyse approfondie. L'alliance à dominante droite-centre, bien implantée dans la chambre haute et soutenant le gouvernement, a apporté sa touche en modifiant divers postes budgétaires, notamment ceux concernant l'Agence bio, le Service national universel (SNU) et l'Aide médicale d'État pour les soins urgents des sans-papiers.

Des coupes budgétaires majeures en perspective

Lorsque l'on examine les dépenses prévues, le gouvernement a déjà programmé d'importantes coupes budgétaires, visant des économies à hauteur de 32 milliards d'euros. Tous les ministères sont concernés, avec des réductions chiffrées à des milliards d'euros dans des secteurs clés tels que le développement, l'écologie, la culture, et le sport. Les sénateurs, confrontés à la rapidité du processus gouvernemental, ont tenté d'atténuer certaines coupes, mais la plupart des réductions ont bien été acceptées, notamment 630 millions d'euros de moins pour la recherche.

Cependant, une bonne nouvelle : le budget des Outre-mer a été augmenté pour soutenir la reconstruction de Mayotte. Par ailleurs, François Bayrou s'est engagé à revenir sur la suppression des 4000 postes prévus dans l'éducation nationale, ajoutant ainsi une pression sur ses propres priorités.

Concernant les recettes, le projet de budget reprend de nombreuses mesures annoncées à l'automne, comme une taxation temporaire pour les ménages les plus riches et une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises. D'autres propositions incluent un malus renforcé pour l'achat de véhicules thermiques et une augmentation des taxes sur l'aviation et certains équipements énergétiques.

Quelles perspectives pour les citoyens ?

Alors, que nous réserve l'avenir ? Avec des débats encore à venir, le Sénat va voté le projet qu'il a contribué à modifier. Toutefois, François Bayrou prévoit de convoquer une commission mixte paritaire pour établir une version commune. Cette réunion, prévue pour le 30 janvier, sera cruciale. Elle pourrait engendrer de nouvelles concessions, notamment pour garantir un soutien du Parti socialiste, qui exige d'importants ajustements.

Patrick Kanner, président du groupe socialiste, a déjà exprimé ses doutes, déplorant un budget jugé trop austère pour répondre aux crises sociales que traverse le pays. Les groupes écologistes et communistes partagent cette critique et annoncent leur intention de voter contre le projet de loi.

Si la commission parvient à un consensus, le texte sera soumis aux deux chambres pour un dernier vote la semaine du 3 février. Cependant, il est également probable que François Bayrou doive utiliser l'article 49-3 pour éviter un rejet, ce qui pourrait bien entraîner une nouvelle motion de censure. Le Premier ministre doit donc naviguer habilement entre l'opposition de gauche et la réaction du Rassemblement national, qui, jusqu'à présent, a fait preuve de clémence.