Introduction

Le conseil régional des Pays de la Loire a adopté le budget 2025 lors d'une séance tumultueuse qui a eu lieu ce vendredi à Nantes. Avec 64 voix pour, 27 voix contre et 3 abstentions, le vote a été, comme le souligne une journaliste de l'AFP, le reflet de tensions croissantes entre la majorité et l'opposition.

La présidente de la région, Christelle Morançois (Horizons), a défendu ce budget en annonçant une réduction des dépenses publiques de 82 millions d'euros, en plus de la baisse de 40 millions d'euros de l'aide de l'État. Ces coupes touchent particulièrement des domaines cruciaux tels que la culture, l'agriculture et le sport, suscitant la colère de nombreux élus et citoyens.

Réactions des élus

Christelle Morançois a décrit ce budget comme celui "d'économies et de choix politiques forts pour l'avenir", affirmant que cela était nécessaire pour réorienter les ressources vers des compétences jugées prioritaires. Cependant, l'opposition a réagi de manière virulente, qualifiant ce budget de "budget de trahison" selon Pascale Hameau (Les Écologistes), qui a averti des conséquences “irréversibles” sur les vies des habitants.

Céline Véron (Place Publique) a ajouté qu’il s’agissait d'un véritable "plan social" qui sacrifierait le bien-être de nombreux citoyens.

Manifestations et mécontentement

À l'extérieur de l'assemblée, quelques centaines de manifestants ont exprimé leur mécontentement, qualifiant le budget de "criminel" pour le secteur culturel. Plus de 2400 personnes avaient déjà manifesté la veille, et le mouvement continue de prendre de l'ampleur : plus de 3000 personnes avaient défilé fin novembre en solidarité avec les acteurs concernés, ce qui montre l'étendue de l'indignation populaire.

Impact sur le secteur culturel

Le directeur de la Maison Gracq, Jérémie Fabre, a alerté sur la perte imminente de près des deux tiers des subventions régionales, soit environ 30 % de leur budget annuel. "Les annulations de résidences d'écriture et d'événements littéraires ne sont pas envisageables", a-t-il précisé, soulignant la fragilité d'un secteur déjà en difficulté.

Juliette Bé Ranger, du Pôle National Cirque au Mans, a quant à elle estimé la perte à 100 000 euros en 2025, indiquant que cela fragiliserait tout un écosystème culturel.

Conclusion

Un sentiment de désespoir et de colère a persisté après le vote, avec des manifestants encore présents devant l'hôtel de région. Joanna Bartowiak, professionnelle du cinéma, a déclaré que cette décision terrible aurait des répercussions sur toute la région. "La France est souvent louée pour sa culture rayonnante à l'international, mais aujourd'hui, ce patrimoine culturel brille un peu moins fort", a-t-elle ajouté, appelant à la mobilisation générale pour défendre les intérêts culturels de la région.