Bruno Le Maire : "Le déficit public à 6,1% du PIB en 2024 est la responsabilité du nouveau gouvernement !"
2024-11-07
Auteur: Pierre
Lors d'une audition au Sénat le 7 novembre, l'ancien ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a déclaré : "Je ne suis plus en fonction, je ne suis plus parlementaire, je suis libre". Ce dernier a profité de cette occasion pour défendre son bilan face aux inquiétudes croissantes concernant le déficit public, qui devrait atteindre 6,1% du PIB en 2024. Il a affirmé que cette situation était le choix du nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier, le blâmant pour la dégradation des comptes publics.
Le déficit public avait initialement été prévu à 4,4% à l'automne 2023, avant d'être revu à 5,1% au printemps par l'ancien gouvernement, avant d'être encore une fois réévalué à la hausse par le nouvel exécutif.
Bruno Le Maire a également signifié qu'avec les décisions qu'il avait laissées sur la table, la situation aurait pu être meilleure. "Si toutes les mesures avaient été appliquées, nous serions à 5,5% et pas à 6,1%", a-t-il insisté, promettant de fournir des preuves que des redressements plus rigoureux auraient permis d'atteindre cet objectif.
Il a nié toute accusation de mauvaise gestion de la part de son ancien gouvernement, expliquant que la dégradation des comptes n'était pas connue avant début décembre 2023. Il a évoqué une "grave erreur technique d'évaluation des recettes" et a rappelé que ni le ministère ni son cabinet n'avaient été informés de cette évaluation.
Concernant les politiques économiques, il a souligné : "Le ministre des Finances ne décide pas de tout seul dans son bureau de Bercy", précisant que les décisions étaient prises de manière collégiale au sein du gouvernement. Il a perdu plusieurs arbitrages, notamment en rapport avec la revalorisation des prestations sociales et des retraites en août 2023.
Malgré la critique de l'actuel exécutif, Le Maire a affirmé n'avoir "pas de désaccord de fond avec Emmanuel Macron", partageant les mêmes objectifs pour l'économie française, à savoir la croissance, le plein emploi, et le retour à un déficit en dessous de 3% du PIB.
Enfin, Bruno Le Maire a tenu à rappeler l'impact exceptionnel de la conjoncture actuelle, mentionnant des pertes de recettes "brutales" dues aux aides massives déployées pendant la crise du Covid-19 et l'inflation croissante. "J'ai pris toutes les décisions nécessaires, même les plus impopulaires", a-t-il défendu, tandis qu'il souhaite que ses derniers mois au pouvoir ne viennent pas ternir sept années de travail collectif contre les défis économiques.