Bpifrance fait une nouvelle avancée en matière d'investissement accessible au grand public avec le lancement de son fonds BE3, qui permet aux particuliers de s'engager dans le private equity pour un montant d'entrée aussi bas que 500 euros. Cette initiative s'inscrit dans une série d'efforts de la banque publique depuis 2020 pour 'démocratiser' l'accès à un marché habituellement réservé à une élite d'investisseurs ayant la capacité d'investir des montants conséquents allant de 100.000 à 150.000 euros.

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, a déclaré que cette décision marque un tournant important, rendant le private equity accessible à un plus large éventail de la population. Il a également noté qu'une telle initiative est sans précédent en Europe, témoignant d'une volonté politique claire de stimuler l'engagement des Français dans le financement des PME non cotées.

Le fonds BE3, qui vise un rendement annuel net de 10%, se compose d'un portefeuille d'environ 1.200 entreprises, permettant de diversifier les investissements et ainsi de réduire le risque de pertes. Cependant, il est essentiel de rappeler que ces investissements comportent des risques, y compris la possibilité de pertes totales.

Bpifrance souhaite faire de cette opération un levier pour augmenter la notoriété du capital-investissement en France, en incitant les particuliers à investir dans des entreprises prometteuses qui ne sont pas encore cotées en bourse. Pour faciliter cet accès, neuf assureurs ont déjà intégré au moins un fonds de Bpifrance dans leurs contrats d'assurance-vie.

Les souscriptions au fonds BE3 peuvent être effectuées via une plateforme numérique simplifiée, améliorant encore l'accessibilité. Environ 12 millions de personnes ont déjà été sensibilisées à cette offre depuis son lancement. Pour ceux qui souhaitent se renseigner davantage, une plateforme dédiée, Epargner autrement, est également disponible.

Néanmoins, cette initiative n’est pas sans controverse. Une enquête a été ouverte par le Parquet national financier suite à la révélation que certains employés de Bpifrance avaient investi dans le précédent fonds BE1, y compris Nicolas Dufourcq. Cette situation a conduit à des mesures restrictives pour éviter les conflits d'intérêts, limitant la participation des membres de la direction aux nouveaux fonds.

Cette ouverture du marché aux particuliers pourrait transformer le paysage d'investissement en France, permettant ainsi à un plus grand nombre de citoyens de soutenir le développement des entreprises locales. Le private equity, longtemps considéré comme un domaine réservé aux investisseurs avertis, pourrait bientôt devenir un choix de prédilection pour les épargnants.

Il reste à voir comment cette initiative sera accueillie par le public et si cela incitera davantage de Français à se tourner vers le capital-investissement pour diversifier leurs portefeuilles.