Monde

Bouleversement judiciaire : Trump perd encore dans un procès sur l'expulsion de migrants

2025-03-26

Auteur: Pierre

L'administration Trump a subi un nouveau revers retentissant en appel concernant son projet d'expulsion d'immigrés soupçonnés d'appartenir à un gang vénézuélien, le Tren de Aragua. Ce recours a été rejeté le 26 mars, plongeant l'administration dans une crise juridique.

Un juge fédéral, James Boasberg, avait déjà suspendu, le 15 mars, l'application d'une obscure loi de 1798 qui permet l'expulsion de 'nations ennemies', usée au cours des guerres, et qui ne devrait pas être appliquée en temps de paix. Cette décision visait plus de 200 individus, pris pour des membres présumés du gang, qui risquaient d'être expulsés sans procès vers le Salvador. L'appel de l'administration Trump a donc été contesté par une cour d'appel fédérale de Washington, qui a tranché par deux voix contre une pour maintenir la suspension.

La juge Patricia Millett a fait remarquer avec force que si le gouvernement pouvait choisir de contourner le droit à un procès équitable pour certaines personnes, cela pourrait créer un dangereux précédent. Elle a rappelé l'importance des garanties juridiques qui préservent les droits de tous, soulignant que même durant la Seconde Guerre mondiale, des procédures de recours étaient en place.

Cette loi contestée avait principalement servi durant des périodes de conflit, notamment contre les ressortissants japonais et allemands. Aujourd'hui, son utilisation pour expulser les membres présumés du Tren de Aragua - déclaré 'organisation terroriste' par les États-Unis - soulève des inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l'homme.

En parallèle, la ministre américaine de la sécurité intérieure, Kristi Noem, a débuté une visite au Salvador pour discuter avec le président Nayib Bukele de l'augmentation des expulsions. Elle a affirmé que ces actions envoient un message à la communauté internationale : les États-Unis ne toléreront plus les criminels violents sur leur sol.

Le climat autour de ces expulsions suscite des réactions contrastées. L'ACLU, une puissante organisation de défense des droits civiques, a salué la décision de la cour d'appel, exigeant un prolongement de la suspension initiale afin de permettre aux individuels touchés de contester leur statut juridique.

Les tensions entre l'administration Trump et le pouvoir judiciaire s'intensifient, le président ne perdant pas de temps pour critiquer ouvertement le juge Boasberg, et a même appelé à sa révoque, ce qui a entraîné un rappel à l'ordre du président de la Cour suprême, John Roberts. Les enjeux sont non seulement juridiques, mais aussi politiques, alors que l'opinion publique se divise autour de la gestion des migrations et des droits des immigrants aux États-Unis.