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Boeing : Une Année Catastrophique avec la Pire Perte depuis 2020

2025-01-28

Auteur: Marie

Le géant de l'aéronautique américain, Boeing, a annoncé avoir enregistré sa plus lourde perte annuelle depuis 2020, une année marquée par des problèmes de qualité de production et des conflits sociaux. Lors d'un message interne, Kelly Ortberg, le nouveau directeur général, a déclaré : « Malgré les défis de l'année, nous voyons des signes encourageants de progrès alors que nous travaillons à transformer notre entreprise. »

Pour l'année 2024, la perte nette s'est chiffrée à 11,82 milliards de dollars, un chiffre alarmant comparé à une perte de seulement 2,22 milliards en 2023. Cette perte est la plus significative depuis 2020 (11,87 milliards), lorsque Boeing avait souffert des conséquences tragiques de deux accidents du modèle 737 MAX, entraînant la mort de 346 personnes. Depuis 2019, l'entreprise a totalisé une perte stupéfiante de plus de 35 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires annuel s'est élevé à 66,52 milliards de dollars, soit une baisse de 14 % par rapport à l'année précédente.

Habituellement, Boeing perçoit environ 60 % du prix de vente des avions au moment de leur livraison. Cependant, depuis 2023, la société a rencontré de graves problèmes de qualité, culminant avec un incident en vol en janvier 2024 sur un 737 MAX 9, récemment livré, qui a éclaboussé sa réputation. En réponse à cela, la Federal Aviation Administration (FAA) a contraint Boeing à élaborer un plan d’action qui a considérablement ralenti les cadences de production. Parallèlement, une grève majeure de plus de cinquante jours à l'automne a paralysé plusieurs usines cruciales, affectant les modèles 737, 767, 777/777X ainsi que divers programmes militaires.

Au début de l'année, Boeing a révélé des baisses dramatiques dans ses livraisons, tombant au plus bas depuis 2021 avec seulement 348 avions commerciaux livrés en 2024. Pour améliorer sa situation financière, la société a réussi à lever un capital colossal de 24 milliards de dollars à la fin d'octobre et a annoncé la suppression de 10 % de ses effectifs mondiaux, touchant près de 171 000 employés. Environ 5 000 personnes aux États-Unis ont déjà reçu leur notification de licenciement.

D'autres chiffres préoccupants émergent lorsque l'on examine le dernier trimestre : le chiffre d'affaires a chuté de 22,02 milliards à seulement 15,24 milliards de dollars, la perte nette atteignant 3,86 milliards, contre une perte nette de 23 millions un an auparavant. La perte nette par action, un indicateur clé pour les investisseurs, s'est établie à 5,90 dollars.

Boeing a également enregistré des charges exceptionnelles de 2,8 milliards de dollars avant impôts lors du dernier trimestre, après 5 milliards au trimestre précédent, démontrant encore la pression sur ses finances.

À la fin de l'année, le carnet de commandes de Boeing restait à 521 milliards de dollars, stable par rapport à l'année précédente. M. Ortberg a également mentionné que la cadence de production du 787 Dreamliner avait atteint son objectif à la fin de l'année, avec cinq appareils fabriqués par mois.

Il y a quelques jours, Boeing a annoncé un investissement colossal d'un milliard de dollars, visant à porter sa production mensuelle à 10 milliards d'ici 2026. En ce qui concerne son modèle phare, le 777-9, les tests de certification, suspendus depuis août 2024 en raison d'une défaillance technique, reprennent et les livraisons, initialement prévues pour 2020, sont désormais attendues pour 2026.

Les défis ne manquent pas pour Boeing, qui doit également se concentrer sur la certification de ses modèles 737 MAX 7 et 737 MAX 10, qui représentent respectivement les versions les plus petites et les plus grandes de sa gamme. La production du 737, limitée par la FAA à 38 par mois, lutte encore en raison des problèmes de qualité. Kelly Ortberg a insisté sur l'importance cruciale de cette cadence pour la relance du groupe, espérant un retour à des niveaux de production plus élevés d'ici le second semestre 2025.

La situation actuelle de Boeing soulève des préoccupations majeures, et les prochains mois seront cruciaux pour savoir si le constructeur aéronautique pourra se relever de cette crise. En effet, la confiance des investisseurs et des clients est en jeu, et tous les yeux seront rivés sur les actions de l'entreprise pour recouvrer sa solidité sur le marché.