Nation

🔴«Bloquons tout» le 10 septembre : la grogne sociale sous haute tension !

2025-08-24

Auteur: Marie

À l'approche du 10 septembre, l'incertitude règne sur l'ampleur de la colère sociale. Julien Troccaz, le secrétaire fédéral de SUD Rail, prédit une rentrée explosive, affirmant que plusieurs syndicats comme la CGT et FO, malgré leur hésitation, regardent d'un œil attentif le mouvement contre le plan budgétaire de François Bayrou.

Alors que seule l’antenne SUD semble prête à appeler clairement au blocage, le soutien des partis de gauche, notamment celui de La France Insoumise, se fait sentir. "Nous avons voté démocratiquement pour un appel à une grève ferme dans le secteur ferroviaire !", clame Troccaz.

Jean-Luc Mélenchon va même plus loin en prônant une "grève générale". Mais pour certains cheminots, cela s'apparente à un "mépris social". "Décréter une grève depuis une tribune est simpliste ; cela nécessite du dialogue avec les salariés et du temps", tempère Denis Gravouil de la CGT.

Scepticisme parmi les syndicats

Prioritaire est la prudence : Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, demeure circonspecte quant à la réussite d'un mouvement aussi imprévisible que celui prévu. Sur France Inter, elle déclare : "Les modalités d'action sont floues, et nous restons vigilants face à des tentatives d'instrumentalisation, notamment de l'extrême droite, qui cherche à dévier la colère vers des discours anti-syndicaux."

Frédéric Souillot, de Force Ouvrière, rejoint le scepticisme. "Contrairement à SUD, nous ne soutenons pas cet appel à bloquer le 10 septembre. Les mots d'ordre sont incohérents ; notre pétition contre le budget de Bayrou a reçu 350 000 signatures, contrairement aux 60 000 likes de leur plateforme", déplore-t-il.

Des consultations clés en perspective

D’ailleurs, Stanislas Gaudon de la CFE-CGC annonce qu'ils attendent des concertations avec d'autres syndicats avant de décider de toute action. Pour lui, l'appel de Mélenchon est une "récupération politique" et il reste dubitatif : "Nous ne risquons pas de nous laisser guider par cette stratégie".

Alors que l’attention se tourne vers le 10 septembre, les syndicats préparent d'autres mobilisations avant la présentation du projet de loi de finances 2026. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, entame des consultations dès aujourd'hui. Le ministre François Bayrou pourrait également apporter des clarifications sur ses propositions.

"Ces jours fériés en question masquent la suppression de nombreux postes de fonctionnaires et d'autres réformes bien plus préoccupantes", souligne Julien Troccaz, qui ne s'attend pas à des avancées concrètes. Pour Stanislas Gaudon, "personne n'est dupe" et Denis Gravouil de la CGT conclut : "Ce mouvement de blocage ne sera qu'un des nombreux rendez-vous de cette rentrée, car l'intersyndicale s'oppose fermement à la politique d'austérité en cours."