Biden Met un Couperet sur l'Acier Américain pour Nippon Steel
2025-01-04
Auteur: Chloé
Le président américain Joe Biden a récemment pris une décision choc en annonçant le blocage du rachat de U.S. Steel par le géant japonais Nippon Steel, une manœuvre qui pourrait avoir des ramifications significatives tant sur le plan politique que géopolitique. Cette décision a suscité des réactions immédiates de la part des deux entreprises, lesquelles ont exprimé leur intention de considérer des actions juridiques.
Biden a justifié son choix en affirmant que cette fusion aurait placé l'un des plus grands producteurs d'acier des États-Unis sous contrôle étranger, avec des implications négatives pour la sécurité nationale et les chaînes d'approvisionnement. "Une industrie sidérurgique solide et nationalement contrôlée est essentielle pour notre pays", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Les États-Unis, étant le premier importateur mondial d'acier, sont particulièrement vulnérables face à la concurrence de la Chine, leur principal rival dans ce secteur. Le ministre japonais de l'Économie, Yoji Muto, a déploré cette décision, la qualifiant d'"incompréhensible" et d'"irréprochable" au regard des préoccupations de sécurité nationale.
Lors d’un briefing, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a tenu à préciser que cette décision n'était pas dirigée contre le Japon, mais visait à protéger l'industrie américaine. "Le président est convaincu que l'industrie de l'acier américaine continuera à prospérer grâce aux mesures déjà mises en place. L'acier américain est plus fort que jamais", a-t-elle insisté.
Un consensus rare semble se dessiner autour de cette question, reflétant les tensions politiques croissantes alors que Biden se prépare à transmettre les clés de la Maison Blanche à Donald Trump après les élections de janvier. Les syndicats, dont le syndicat des métallurgistes USW, ont salué la décision du président, affirmant que celle-ci est essentielle pour maintenir une industrie sidérurgique forte sur le sol américain.
Cependant, U.S. Steel et Nippon Steel ont dénoncé le blocage, affirmant qu'il représentait une "violation manifeste" des droits d'acquisition et menaçant de prendre des mesures légales pour faire respecter leurs intentions d'investissement. Les deux entreprises ont également critiqué le manque de preuves tangibles justifiant cette décision par des préoccupations de sécurité nationale, soulignant que cela pourrait dissuader d'autres investissements étrangers aux États-Unis.
Joe Biden, fervent défenseur de la réindustrialisation des États-Unis et bâtisseur d'alliances internationales, semble privilégier des considérations internes au détriment de ses relations bilatérales avec le Japon, un allié stratégique dans la région. Ce développement survient alors que la campagne présidentielle s'intensifie, surtout dans des États clés comme la Pennsylvanie, où l'industrie de l'acier est un enjeu majeur.
Les résultats immédiats sur le marché ont révélé des effets négatifs, avec l'action d'U.S. Steel chutant de 6,53% pour clôturer à 30,47 dollars. Malgré cela, Nippon Steel avait proposé des garanties significatives, y compris un droit de veto sur d'éventuelles réductions de production et un engagement à maintenir les emplois tout en investissant 2,7 milliards de dollars dans des sites aux États-Unis. Cette situation illustre le dilemme complexe auquel fait face Biden en matière de politique économique et internationale à un moment où la sécurité nationale est au cœur des préoccupations américaines.