Le géant chimique Bayer continue de payer cher les conséquences de son acquisition controversée de Monsanto, réalisée en 2018. Récemment, un tribunal de l'État de Géorgie a ordonné à l'entreprise allemande de débourser 2,1 milliards de dollars en raison de la commercialisation de son herbicide emblématique, le Roundup, accusé d'être un facteur déclencheur de cancers chez les utilisateurs.

En réponse à ce jugement, Bayer a annoncé son intention de faire appel. L'entreprise déclare : « Nous avons des arguments solides pour contester cette décision et espérons faire annuler ce verdict ou réduire ces compensations jugées excessives. » Cette annonce a fait chuter son action d'environ 7 % sur le marché boursier ce lundi, un nouveau coup dur pour ce groupe déjà en difficulté financière.

Bayer fait face à des défis majeurs, sa facture en lien avec les plaintes pour dommages liés au glyphosate continuant de grimper. Jusqu'à présent, le groupe a déjà versé près de 10 milliards de dollars pour régler des cas similaires, avec pas moins de 67 000 autres requêtes en attente de jugement. Pour gérer cette crise, Bayer a constitué une provision de 5,9 milliards de dollars, alors qu'il a déboursé 63 milliards de dollars pour acquérir Monsanto, une transaction qui semble de plus en plus risquée.

La situation est d'autant plus préoccupante que Bayer subit également les répercussions de la conjoncture difficile du secteur chimique en Europe. En 2024, ses pertes ont atteint 2,5 milliards d'euros, après des pertes de 2,9 milliards en 2023. Face à cette réalité inquiétante, Bayer a mis en place un plan de restructuration ambitieux l'année dernière, visant à réaliser des économies annuelles de deux milliards d'euros d'ici 2026. Malheureusement, cette restructuration s'est traduite par la suppression de 7 000 postes en 2024, ce qui soulève des craintes sur l'avenir de ses employés.

Cette condamnation pourrait avoir des répercussions bien au-delà de la salle d'audience, affectant non seulement la réputation de Bayer, mais aussi la perception publique des produits chimiques et des sociétés qui les fabriquent. Alors que de plus en plus de pesticides et herbicides sont scrutés, l'avenir de l'industrie chimique est en jeu. La bataille juridique de Bayer est loin d'être terminée et pourrait redéfinir les standards de la sécurité agricole dans le monde entier.