Vadim et sa belle-fille Ioulia se déplacent lentement, l'air abattu, le long des magasins aux vitrines barricadées avec du contreplaqué. Vadim, le père, tient Ioulia par l'épaule pour la soutenir. Tous deux sont en état de choc. Les vitres de la galerie commerciale Dobrinya, principalement dédiée à la vente d'articles militaires, ont été complètement détruites lors d'une frappe survenue le 10 mars au soir, attribuée à l'Ukraine par les autorités régionales. Cette tragédie a fait quatre victimes civiles, touchées alors qu'elles se trouvaient dans la rue au moment de l'attaque, lorsque des débris d'un missile Himars ont frappé le secteur.

Nous nous trouvons à Belaïa, un bourg à peine peuplé de 2000 habitants, situé à seulement 30 kilomètres à l'est de Soudja. La communauté, déjà éprouvée par le conflit, vit dans une atmosphère de désespoir croissant. Vadim, le fondateur de ce centre commercial, lutte pour retenir ses larmes en pensant à son épouse, perdue quelques jours auparavant. Ioulia, 38 ans, prend la parole pour son beau-père : « Il a perdu son épouse lundi soir, la mère de mon mari. C'est un choc terrible pour notre famille. »

Les habitants de Belaïa sont de plus en plus inquiets pour leur sécurité. Les rumeurs circulent sur une intensification des attaques, et la méfiance envers les promesses de paix se renforce jour après jour. Alors que le conflit en Ukraine se prolonge, ces localités frontalières vivent dans la crainte constante des représailles et des frappes inattendues. La situation se dégrade, et la communauté aspire désespérément à un retour à la normale, mais ce rêve semble de plus en plus lointain.