Nation

« Au lieu d’être unis, on se divise » : des éleveurs non syndiqués témoignent en pleine crise agricole

2025-01-15

Auteur: Marie

Adossé à l'enclos de ses brebis, Didier Fournier exprime son inquiétude croissante. À 38 ans, cet éleveur de vaches salers et de brebis, installé depuis dix ans au Vaulmier, dans le Cantal, ne parvient plus à vivre de son travail. Avec l'explosion des coûts au cours des deux dernières années et la fièvre catarrhale ovine (FCO) qui a décimé une vingtaine de ses animaux en un an, il se trouve confronté à un avenir sombre. « Si ça continue, dans un an je suis fini », confie-t-il en soupirant, en pensant à ses deux enfants.

Malheureusement, la détresse des agriculteurs comme Didier est partagée par des milliers d'autres à travers le pays. Pour lui, cette crise alimentaire, exacerbée par des conflits internes et des rivalités syndicales, est d'autant plus déroutante. À l'approche des élections professionnelles, qui se tiendront du 15 au 31 janvier pour désigner des représentants dans 88 chambres d’agriculture départementales et deux régionales, la division au sein du secteur rend compliquée toute initiative visant à unir les forces des éleveurs.

Les tensions entre les différents syndicats font obstacle à une coopération nécessaire pour surmonter les défis actuels. Loin de se rassembler, les agriculteurs se divisent, rendant leur lutte encore plus difficile. La liste des préoccupations ne se limite pas seulement à la crise des prix et à la santé animale, mais inclut également des questions de représentation et de soutien politique qui pourraient être décisives pour la survie de nombreuses exploitations. Quelle sera l'issue de ces élections et leur impact sur l’avenir du secteur agricole ? Une question qui demeure en suspens et qui pourrait avoir des conséquences majeures sur des vies déjà en crise.