L'ombre de Donald Trump a plané sur le Forum économique mondial de Davos, qui s'est ouvert le 20 janvier, jour même de l'investiture du 47ème président des États-Unis à Washington. Pendant trois jours, jusqu'à son intervention vidéo depuis la Maison Blanche le 23 janvier, les dirigeants étrangers présents dans cette station alpine suisse ont été contraints de discuter des implications du retour de Trump au pouvoir. Les divergences dans leurs opinions ont mis en lumière les fractures internationales que cette nouvelle secousse a exacerbées.

Des figures politiques comme le président argentin Javier Milei, souvent décrit comme le « Trump d'Amérique du Sud », ont exprimé leur enthousiasme face à ce qu'ils perçoivent comme la fin d'un vieux monde qu'ils abhorrent. Milei, fidèle à ses idéaux libertariens, a proclamé que « l'Argentine a rompu ses chaînes » et a appelé à « restaurer la grandeur de l'Occident ». Dans un discours enflammé de trente minutes, il a vilipendé le « wokisme », le qualifiant d’« idéologie sinistre et assassine » et a désigné l'Union européenne comme son « bras armé ».

Milei s'est réjoui de l'émergence d'une « alliance internationale des nations qui aspirent à la liberté », mentionnant des alliés tels qu'Elon Musk, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, et même Viktor Orban en Hongrie. Ces leaders partagent une vision conservatrice qui remet en question les normes établies de la gouvernance mondiale, soulignant un net clivage entre ces nouveaux alliés et ceux qui prônent des politiques globalistes.

Cependant, l'événement de cette année a aussi été assombri par les critiques concernant les tensions géopolitiques croissantes. Les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, ainsi que les tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine, sont devenus des préoccupations omniprésentes qui compliquent davantage la dynamique déjà instable. Les discussions ont été marquées par un mélange d'espoir et d'incertitude, alors que le monde semble se scinder entre le nationalisme et le multilatéralisme.

Le Forum de Davos 2024 semble être le révélateur d'un monde à la croisée des chemins, où le retour de Trump redéfinit non seulement les relations internationales, mais aussi la façon dont les dirigeants abordent les défis globaux. À mesure que les voix s'élèvent en faveur de la souveraineté nationale au détriment des alliances traditionnelles, le spectre d'un monde de plus en plus fracturé devient de plus en plus tangible.