En pleine réorganisation, le groupe informatique français Atos a récemment annoncé la vente de sa filiale cruciale, Worldgrid, à l'entreprise locale Alten pour un montant de 270 millions d'euros. Worldgrid, qui conçoit des systèmes essentiels pour le pilotage des centrales nucléaires, notamment pour EDF, représente une part importante de l'infrastructure technologique en France.

Atos a déclaré dans un communiqué : « Nous avons signé un accord de cession avec ALTEN SA pour la vente de l'activité Worldgrid, et les approbations nécessaires des représentants du personnel ainsi que des régulateurs sont en cours d'obtention. Nous prévoyons de finaliser cette transaction avant la clôture de l'année 2024. »

Avec près de 1100 employés, Worldgrid a généré des revenus d'environ 170 millions d'euros en 2023, un chiffre qui souligne l'importance de cette activité dans le paysage technologique actuel. Alten se positionne comme un acteur établi dans le secteur de l'informatique et de l'ingénierie, avec une expertise reconnue dans le domaine de l'énergie et des services publics.

Cette cession, annoncée en juin, revêt une importance stratégique considérable pour la sécurité industrielle des installations nucléaires en France. Atos s'efforce de mettre en œuvre un vaste plan de restructuration pour se redresser financièrement et réduire sa dette, un enjeu vital pour son avenir.

Par ailleurs, Atos est en discussions avec l'État français au sujet de ses « activités stratégiques », qui incluent des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire. En juin, l'État avait proposé un rachat de 700 millions d'euros afin de préserver ces technologies sensibles de l'influence étrangère, mais cette offre n'avait pas été satisfaisante pour Atos, qui a depuis fait une contre-proposition. Les négociations se poursuivent entre les deux parties, tandis que le secteur surveille de près les avancées de ce dossier crucial.

Cette vente soulève de nombreuses questions sur l'avenir d'Atos et sur l'impact potentiel de ces changements sur la sécurité des infrastructures critiques de la France. Les experts se demandent si cette stratégie de désengagement pourra effectivement permettre à Atos de se redresser ou si elle risque de compromettre sa position sur le marché.