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ATACMS : Des promesses non tenues pour l'Ukraine face à l'ardeur russe

2024-12-19

Auteur: Marie

Après de vaines attentes et de répétées sollicitations à Washington, l'Ukraine a enfin reçu en novembre le feu vert pour utiliser les redoutables missiles ATACMS, censés infliger des coups décisifs aux forces russes. Ce déploiement était imaginé comme un tournant dans le conflit, permettant à Kiev de frapper des infrastructures clés telles que des camps logistiques, des aérodromes, et des dépôts de munitions, tout en préservant ses soldats sur le front.

Cependant, un problème majeur s'est rapidement imposé : le nombre très limité d'ATACMS à la disposition de l'Ukraine. On estime à peine cinquante missiles disponibles, avec une portée de 305 kilomètres, ce qui est insuffisant pour atteindre plusieurs cibles stratégiques russes. En comparaison, une attaque massive russe a eu lieu le 17 novembre 2024, mobilisant environ 120 missiles et 90 drones, illustrant ainsi l'énorme déséquilibre entre les capacités militaires des deux camps.

Les forces ukrainiennes ont réussi à frapper des cibles en Russie, notamment dans les régions de Koursk et de Bryansk. Cependant, ces frappes ponctuelles n'ont pas réussi à inverser le cours de la bataille, tandis que la Russie a réagi en déployant de nouveaux systèmes de missiles pour contrer cette menace, dont le missile Oreshnik.

Depuis fin novembre, l'Ukraine a utilisé ses ATACMS avec parcimonie, ne lançant qu'une seule attaque significative contre un aérodrome à Taganrog. Bien que des succès locaux aient été rapportés, ces missiles n'ont pas traduit en victoire stratégique. En effet, de nombreuses cibles ont été déplacées hors de portée des ATACMS, comme les avions russes qui peuvent maintenant larguer des bombes à distance.

Malgré ces setbacks, des médias indépendants tels que The Insider continuent de tenir à jour une liste de 30 dépôts de munitions et aérodromes que les ATACMS pourraient potentiellement atteindre. Pourtant, la capacité de ces missiles à perturber efficacement les opérations russes semble s'estomper à mesure que le conflit se prolonge.

Ce contexte soulève des questions importantes sur l'aide militaire occidentale à l'Ukraine. Alors que les livraisons sont cruciales pour soutenir les efforts de guerre ukrainiens, les limitations en matière de munitions et de soutien logistique semblent restreindre sérieusement les effets des ATACMS sur le terrain. L’avenir du conflit pourrait donc dépendre de la capacité de Kiev à ajuster sa stratégie tout en faisant appel à l'engagement continu de ses alliés occidentaux.