
« Après tant d'années de souffrance, il est temps de briser le silence : les élèves du collège Saint-Pierre témoignent des abus subis »
2025-03-11
Auteur: Marie
Jean-Yves, âgé de 60 ans aujourd'hui, se souvient avec douleur de son passage au collège Saint-Pierre en 1980. Alors qu'il venait de redoubler sa cinquième, il se retrouve face à un professeur autoritaire qui réagit violemment à une erreur de copie. « J’ai eu le malheur de mal recopier une correction. Le professeur m’a projeté de ma chaise au sol et m’a traîné jusqu'à l'estrade, puis jusqu'au tableau pour me faire relire ce que j’avais mal écrit », raconte-t-il, ému. Plus tard, il découvre qu'il souffre d'un trouble déficitaire de l’attention. « À l'époque, on s’en voulait, on avait l’impression que c’était notre faute », admet-il. Voilà des années que ces élèves vivent avec le poids de la culpabilité, pensant être les responsables de leurs difficultés scolaires.
Le récit de Philippe, aujourd'hui retraité dans les Cévennes, résonne particulièrement fort. Il se remémore un camarade de classe, un garçon handicapé de naissance, qui devait faire face à la cruauté d'un enseignant. « C'était un garçon, handicapé de naissance, le corps un peu tordu, qui se déplaçait avec une canne. Il écrivait sur son cahier lorsque le professeur est passé derrière lui. Sans avertir personne, il l’a pris par les cheveux et a frappé sa tête contre son cahier jusqu'à ce que celui-ci soit maculé de sang », relate Philippe, choqué. La phrase « Il faut que ça rentre » résonnait encore dans les couloirs de l'établissement, illustrant un climat d'une violence inacceptable.
Ces témoignages ne sont que la face émergée d'un iceberg de souffrance. De nombreux anciens élèves du collège Saint-Pierre souhaitent maintenant faire entendre leur voix, sortir de l'ombre et briser le silence qui a régné trop longtemps sur ces abus. Ces histoires de violence et d'humiliation sont des histoires que beaucoup ont emportées avec eux, enfin prêtes à être révélées au grand jour. Le poids de la honte et de la peur doit céder la place à la vérité. Aujourd'hui, une prise de conscience collective s'éveille sur les enjeux des troubles dys et le traitement des élèves en difficulté. Il est temps que le système éducatif évolue et que de telles tragédies ne se reproduisent plus jamais.