Nation

Après le remaniement du gouvernement, un bouleversement imminent dans les instances clés de l'Assemblée et du Sénat

2024-09-25

Suite au récent remaniement gouvernemental, les députés se penchent en ce moment crucial sur la répartition des postes clés à l'Assemblée Nationale. Ce processus s'annonce coriace et comparable à l'ouverture de la boîte de Pandore, puisque les élections pour ces postes avaient été particulièrement chaotiques en juillet dernier. Parmi ceux qui ont été nommés ministres figurent quatre députés : Jean-Noël Barrot (MoDem), désormais ministre des affaires étrangères, qui occupait précédemment la présidence de la commission des affaires étrangères ; Paul Christophe (Horizons), devenu ministre des solidarités, qui était président de la commission des affaires sociales ; Antoine Armand (Renaissance), nouvellement ministre de l’économie, qui présidait la commission des affaires économiques ; et Annie Genevard (Les Républicains) qui occupait le poste de vice-présidente de l'Assemblée.

Face à ce contexte tumultueux, chaque groupe parlementaire reste sur la réserve concernant sa stratégie. Actuellement, aucun calendrier n’a été établi pour mener ces changements à terme, ce qui laisse la situation ouverte. Dans l’entourage de Gabriel Attal, président du groupe macroniste, on concède que « ça discute » ; sous-entendant que le consensus concernant les postes-clés établis cet été avec les Républicains pourrait ne pas être aussi aisé que prévu. Bien qu’ils soient censés être un soutien au gouvernement dirigé par Barnier, la dynamique interne a déjà causé une perte de la majorité au bureau, désormais au profit du Nouveau Front populaire (NFP).

Le MoDem, après avoir vu sa représentation fondre, espère tirer parti de cette vacance à la vice-présidence pour y faire un retour. Toutefois, le groupe a affirmé qu’aucune discussion, encore moins d’accord, n’a été finalisée pour le moment. Les discussions pourraient impliquer la négociation des quatre postes en bloc. Du côté d'Horizons, les membres demeurent discrets concernant la vice-présidence, mais évoquent déjà l'ancienne ministre Frédéric Valletoux, député de Seine-et-Marne, comme candidat pour la présidence de la commission des affaires sociales, une proposition qui semble moins susceptible d'attiser l’opposition du Rassemblement national (RN), qui reste un acteur clé dans ces négociations.

Concernant le Sénat, la question de la vice-présidence est également en suspens. Il est difficile d’imaginer que le groupe de Laurent Wauquiez, de la Droite républicaine, abandonne facilement cette position. Sans entente, le NFP dispose d’une majorité de voix (193), et même avec un accord, LR et le bloc central doivent composer avec la perte de 18 voix suite aux nominations au gouvernement qui n'ont pas encore été remplacées. Cela réduit l'avance de la coalition gouvernementale sur le NFP à... une seule voix. Cela pourrait capter l’attention de la gauche qui, en juillet, n’avait pas demandé plus que les deux vice-présidences qu’elle a obtenues. Reste à voir comment se dérouleront ces négociations et quels seront les retombées politiques pour le gouvernement.