Depuis ce week-end, Anne Genetet, âgée de 61 ans, a officiellement intégré le gouvernement Barnier en prenant les rênes du ministère de l'Éducation nationale. Ancienne députée représentant les Français de l'étranger dans la circonscription de l'Europe orientale, de la Russie, de l'Asie et de l'Océanie, cette nomination a suscité une réaction mitigée, notamment parmi les syndicats qui la perçoivent comme une "erreur de casting". Ils la reprochent de ne pas avoir d'expérience tangible dans le domaine éducatif, ce qui soulève des inquiétudes quant à sa capacité à diriger un ministère comptant plus d'un million d'agents publics.

Le parcours d'Anne Genetet est en effet atypique. Auparavant impliquée dans le secteur médical, elle a passé près de dix ans à enseigner des cours de cuisine et de premiers secours aux domestiques expatriés à Singapour. Cette expérience, bien que précieuse, semble peu directement liée à son nouveau rôle qui requiert des compétences spécifiques en matière de gestion éducative et de politiques scolaires.

Peu après sa nomination, des utilisateurs des réseaux sociaux ont déterré des posts d'un groupe pour expatriés français à Singapour, où elle a partagé des informations sur les cours qu'elle proposait entre 2013 et 2015. Les critiques vont ainsi bon train sur son parcours, certains se demandant si une expérience culinaire peut réellement constituer un atout pour rencontrer les défis educatifs auxquels la France fait face aujourd'hui, tels que les dysfonctionnements du système scolaire, le manque de ressources et les inégalités d'accès à l'éducation.

Pourtant, sa nomination pourrait également être interprétée comme une tentative de la part du gouvernement de renouveler le personnel éducatif avec des profils diversifiés, capable d'apporter une perspective différente sur la formation et l'éducation. Il reste à voir si cette prise de fonction marquera un tournant nécessaire dans le paysage éducatif français ou si elle sera perçue comme une simple anomalie dans un système déjà en crise.