Divertissement

Angelo Rinaldi : Un géant de la littérature française s'éteint

2025-05-07

Auteur: Jean

Une perte inestimable pour la culture française

L’écrivain et critique littéraire Angelo Rinaldi a tiré sa révérence le mercredi 7 mai à l’âge de 84 ans, comme l’a annoncé l’Académie française. Ce corse, connu pour ses nombreux romans, avait remporté le prestigieux Prix Femina en 1971 avec son chef-d'œuvre "La Maison des Atlantes". Dans un communiqué empreint de tristesse, l’Académie a évoqué la disparition de ce membre éminent, qui avait été élu Immortel en 2001.

Des origines marquantes

Né à Bastia le 17 juin 1940, Rinaldi a grandi dans une famille de bergers. Son père, résistant et militant communiste, décède dans des conditions mystérieuses, laissant une empreinte indélébile sur le jeune Angelo. Il se souvient d’avoir été écarté des obsèques de son père, une douleur qui l’a toujours accompagné.

Un parcours littéraire brillant

Dès l’âge de 13 ans, Rinaldi rédige ses premiers articles pour un journal local à Bastia, alors que sa mère tient un bar. Après une décennie passée en tant que reporter à Nice-Matin, il émerge sur la scène littéraire à Paris à la fin des années 1960.

Le critique pointu

Tenu en haute estime par ses pairs, il se lie d’amitié avec des figures marquantes comme Françoise Giroud et Jean-François Revel. Au fil des ans, il devient critique littéraire pour divers hebdomadaires, jusqu'à prendre la tête du Figaro littéraire jusqu'à sa retraite en 2005.

Une œuvre riche et engagée

Son premier roman, "La Loge du gouverneur", publié en 1969, le révèle au grand public. Avec "La Maison des Atlantes", il atteint la notoriété, offrant un aperçu intime de la vie d'un avocat corse. Sa bibliographie témoigne de son talent : des œuvres comme "Les Dames de France" en 1977 et "Torrent" en 2016 ont marqué les esprits.

La critique, une vocation

Rinaldi se distinguait par un regard exigeant sur la littérature. Sa rigueur stylistique lui a valu des positions controversées sur des auteurs aujourd'hui célébrés tels que Milan Kundera et Marguerite Duras. Il était un fervent défenseur de l'intégrité critique : "On doit choisir entre sa carrière ou son métier", affirmait-il.

Un legs indélébile

En mars, un recueil de 58 de ses chroniques, intitulé "Les Roses et les Épines", a été réédité, témoignant de la profondeur de sa pensée critique. La contribution d'Angelo Rinaldi à la littérature française restera gravée dans les mémoires et continue d'inspirer les générations futures.