Santé

"Alerte virus : le West Nile se propage ! Comment les chercheurs luttent contre cette menace invisible ?"

2024-09-21

Un deuxième cas humain du virus du West Nile a été signalé à Lattes, dans l'Hérault, suscitant de vives inquiétudes. En parallèle, 14 chevaux ont également été infectés, et les scientifiques observent une circulation active de ce virus, originaire d'Ouganda, apporté par les oiseaux migrateurs et transmis par les moustiques, dans le secteur de la Petite Camargue. La question qui se pose : le West Nile pourrait-il devenir endémique en France ?

Ce virus s'intensifie au sud de Montpellier, avec la détection de cette nouvelle infection humaine. Le premier cas avait été identifié à Baillargues quelques jours auparavant, signalant une progression alarmante du virus.

Des recherches approfondies sur les moustiques

Depuis 15 ans, des équipes de scientifiques de l'EID mettent en place des pièges au CO2 pour étudier les populations de moustiques, notamment sur les rives de l'étang du Méjean à Lattes. Ces études visent non seulement à évaluer les populations de moustiques, mais aussi à détecter la présence du West Nile. À Montpellier, des chercheurs du CIRAD analysent chaque année des dizaines de milliers de moustiques issus de 60 espèces différentes. Selon Serafin Guttierez, virologue au CIRAD, environ 1 moustique femelle sur 1000 porte le virus du West Nile. Une espèce vectorielle particulière suscite leur attention : "C'est ce que je cherche dans tous ces individus."

Le processus d’analyse est complexe. Les moustiques collectés sont broyés pour extraire le virus, et des étapes de purification sont appliquées afin d'extraire le gène viral. Cette analyse est comparable aux tests PCR pour COVID et offre des résultats en moins de deux heures.

Le West Nile : une menace à surveiller de près

Bien qu'une augmentation des cas soit observée, il est encore prématuré de conclure à une endémicité du virus. Comme l'indique Patricia Gil, ingénieure en recherche virologie au CIRAD, "On doit encore examiner si les souches détectées sont les mêmes que celles des années précédentes." Il n'en demeure pas moins que le même variant circule régulièrement dans la région, laissant penser à une installation probable du virus. En Italie, le West Nile fait déjà l'objet d'une surveillance accrue avec des dizaines de cas confirmés chaque année.

Un danger qui reste limité

Il est important de noter que, selon les experts, 80% des cas humains restent asymptomatiques. Les 20% restants peuvent souffrir de symptômes similaires à ceux de la grippe, et moins de 1% des malades développent des formes sévères nécessitant une hospitalisation. "Si le virus continue de se développer, la probabilité que les gens tombent malades augmente..." prévient Serafin Guttierez, soulignant la nécessité d'une vigilance accrue.

À l’instar de la dengue qui prolifère durant l'été, il pourrait être nécessaire d'instaurer des méthodes de surveillance plus rigoureuses dans les années à venir pour prévenir une éventuelle épidémie. La communauté scientifique se mobilise pour suivre cette situation attentivement, car les moustiques ne sont pas les seuls à risquer d'être affectés par cette menace virale !