"Terreur". "Capitulation". "Totalitarisme". Les termes utilisés par trois des scientifiques les plus respectés de France résonnent avec une cruelle justesse, alors qu'ils unissent leurs voix face à la menace croissante qui plane sur la science. Yasmine Belkaid de l'Institut Pasteur, Bana Jabri de l'Institut Imagine et Alain Puisieux de l'Institut Curie lancent un appel urgent à la communauté scientifique et aux gouvernements européens : il est temps d'agir pour protéger nos pairs outre-Atlantique. Leur défi est non seulement de défendre la science, mais aussi de redonner espoir à des talents contrés par un état d'obscurantisme et de censure.

Les conséquences de cette guerre déclarée par l'administration Trump ne se limitent pas uniquement à la communauté scientifique américaine. En effet, il y a un risque réel que cette hallucination anti-science s'étende jusqu'en Europe. Ces chercheurs, qui représentent plus de 5 000 scientifiques, insistent sur l'importance pour la France et l'Europe d'accueillir ces experts et de bénéficier de leurs travaux. C'est une chance historique à ne pas négliger, affirment-ils.

L'impact pourrait être catastrophique. Les conséquences de l'éradication volontaire d'un savoir partagé sont incalculables. Alors que les États-Unis connaissent un recul des libertés académiques, ces chercheurs avertissent : "Ce qui se passe là-bas pourrait arriver ici."

Dans une interview exclusive, Yasmine Belkaid déclare : "Donald Trump s'en prend à la science par pur calcul politique. Notre réponse collective face à cette attaque doit être forte et coordonnée. L'absence d'une voix unifiée des universités américaines a permis ce fléau. Cela démontre à quel point il est crucial que nous, scientifiques, soyons solidaires et tenions bon."

Alain Puisieux met également en garde : "Il ne s'agit pas simplement d'un changement temporaire. L'administration Trump mène une attaque bien planifiée contre la recherche qui pourrait avoir des répercussions généralisées dont nous sous-estimons encore l'ampleur."

Et en effet, les signes sont alarmants. Les recherches sur le climat, des domaines médicaux aux sciences sociales, sont menacées par des mesures qui drainent inexorablement le financement. Le désespoir parmi les chercheurs se manifeste par la résignation de toute une génération, alors que les universités américaines cessent de recruter et que des pans entiers de recherche ne peuvent plus être explorés.

Mais cette crise n'est pas seulement celle des États-Unis. Elle nécessite une prise de conscience collective de la part des scientifiques européens. Les mouvements anti-science et les idéologies anti-rationalistes prennent de l'ampleur, plaidant pour une vigilance accrue. "Nous devons réaffirmer nos valeurs et comprendre les impacts réels de l'érosion de la science sur les vies humaines et l'avenir de notre planète", insiste Bana Jabri.

La question qui se pose alors est de savoir comment la France peut se prémunir contre un tel scénario. Les chercheurs appellent à développer des politiques de protection des libertés académiques, à promouvoir la transparence et à tisser des liens solides entre les chercheurs et les citoyens. La science ne doit pas être perçue comme une élite, mais comme un bien commun essentiel auquel chaque individu a droit. Refuser cette réalité, c'est compromettre notre avenir collectif.

Alors que l'heure d'un changement radical approche, ces chercheurs demandent au président Emmanuel Macron d'agir : "La science est une nécessité absolue dans notre société moderne. Sans elle, nous risquons de sombrer dans l’obscurantisme et la régression, précipitant ainsi notre civilisation dans l’oubli."

Nous sommes à un tournant décisif. La science doit être protégée et valorisée, pour le bien de tous. Si la France et l'Europe ne s'unissent pas pour sauvegarder la recherche, les répercussions pourraient être désastreuses, non seulement sur des scientifiques, mais sur l'humanité tout entière.