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Alerte : Le gouvernement réduit les aides à l'embauche, les entreprises se tourneront vers les stagiaires !

2024-09-20

Le ministère du Travail fait face à des coupes budgétaires drastiques dans le prochain budget, comme le révèlent des documents internes soumis aux parlementaires le 19 septembre dernier.

Une réduction de 2,3 milliards d'euros, soit près de 7% des dépenses allouées au travail et à l’emploi, est attendue. Cette coupe concerne particulièrement l’alternance, qui représente un coût d'environ 17 milliards d'euros pour les finances publiques, selon la Cour des comptes. Parmi les premières victimes de ces coupes, on trouve les primes à l’embauche pour les apprentis, qui s’élèvent actuellement à 850 000 bénéficiaires.

Transition vers les stagiaires

Actuellement, lorsqu'un employeur recrute un apprenti de moins de 30 ans, il peut bénéficier d’une aide de 6 000 euros pour la première année de contrat. Céline Morinière Lambert, directrice adjointe des ressources humaines d'Ingérop, société d'ingénierie qui accueille environ une centaine d'alternants chaque année, souligne que sans cette aide, l’entreprise devra envisager d'autres alternatives. "Certaines entités devront modifier leurs plans et envisager de remplacer les apprentis par des stagiaires", prévient-elle.

Les coupes budgétaires menacent également les aides destinées aux apprentis en licence ou master, avec plus de 550 millions d'euros en jeu pour 2025, selon des estimations récentes. Céline Morinière Lambert rappelait également que certains de ces apprentis n'ont pas forcément besoin de l'alternance pour trouver un emploi. "Auparavant, ce dispositif avait du sens en période de crise due à la COVID-19, mais aujourd'hui, des secteurs en forte demande ne nécessitent peut-être pas autant d’aide à l'insertion."

Impact considérable sur l'emploi des jeunes

Le taux d'emploi des jeunes de 15 à 24 ans a connu une hausse significative de 10 points depuis 2020, en grande partie grâce à l'alternance, défendent les partisans de ce dispositif. Eric Chevée, vice-président de la CPME, souligne que cela a été la seule politique publique réussie en matière d’impact massif sur l'emploi des jeunes au cours des 40 dernières années.

"Je suis sûr que les économistes peuvent nous concocter des théories sur les économies réalisées par l'État, mais qu’ils me présentent une autre politique ayant un impact similaire sur l'emploi, même si cela coûte cher", indique-t-il avec insistance.

Alors que la France connaît un taux de chômage historiquement bas depuis 40 ans, avoisinant les 7%, le gouvernement vise à atteindre un million de nouveaux contrats d'apprentissage par an d'ici 2027, malgré ces soustractions d'aides. Quelles seront alors les répercussions sur l’avenir des jeunes ? La question reste en suspens et pourrait bien faire débat lors des prochaines sessions parlementaires.