Les indices boursiers indiens ont été frappés par leur pire séance depuis 10 mois, témoignant d'une atmosphère de peur et d'incertitude parmi les investisseurs. Ce lundi noir a été déclenché par une intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et d'autres nations, ainsi que par des craintes croissantes de récession mondiale.

Le Nifty 50 a chuté de 3,24 %, atteignant 22 161,1 points, tandis que le BSE Sensex a perdu 2,95 %, tombant à 73 137,9 points. Ces baisses marquent les plus fortes pertes journalières depuis le 4 juin 2024. Environ 87 % des actions cotées au NSE ont enregistré des baisses, ce qui indique un désintérêt massif des investisseurs pour des actifs plus risqués.

Sur la scène mondiale, les marchés ont également connu des baisses alarmantes, avec l'indice MSCI Asia ex-Japon perdant 8,3 %. Le Japon a également été touché, avec le Nikkei 225 chutant de 7,8 %, et les actions européennes ont suivi cette tendance avec des pertes significatives.

Les nouvelles mesures tarifaires mises en place par le président Donald Trump sont jugées "plus importantes que prévu", aggravant les inquiétudes relatives à l'inflation et à la croissance économique, a déclaré Jerome Powell, président de la Réserve fédérale. Cela a engendré une chute des contrats à terme, avec le S&P 500 plongeant de presque 5 % et le Nasdaq de 5,7 %, portant les pertes cumulées du marché à près de 6 000 milliards de dollars la semaine dernière.

De plus, l'indice de volatilité Nifty, surnommé l'"indice de la peur", a crû de 66 %, atteignant son niveau le plus élevé en 10 ans. Ce phénomène s'explique par le climat de vente lié à des perspectives incertaines pour les marchés.

L'analyste financier Abhishek Jaiswal a souligné : "Cette vente massifiée est alimentée par des sentiments négatifs, exacerbés par des préoccupations quant à une guerre commerciale prolongée et à un resserrement de la liquidité mondiale." Les secteurs les plus vulnérables, notamment les technologies de l'information, pourraient continuer à faire face à des pressions dans un avenir proche.

Quant aux prévisions économiques, bien que certains experts anticipent une baisse de la croissance du PIB pour l'Inde, les représentants gouvernementaux insisté sur le fait qu'aucun impact significatif n'est prévu pour l'année fiscale en cours.

Les résultats sectoriels ne sont pas réjouissants : le secteur technologique a chuté de 2,5 %, et les actions des petites et moyennes entreprises ont connu des pertes de 3,9 % et 3,6 % respectivement. Dans le secteur des metais, la chute est de 6,75 %.

Des figures emblématiques comme HDFC Bank, ICICI Bank, et Reliance Industries, qui représentent ensemble 32 % du Nifty 50, ont enregistré des pertes autour de 3,5 % chacune.

Dans une note alarmante, le distributeur Trent a vu son action chuter de 15 % en raison d'un ralentissement inattendu de la croissance de son chiffre d'affaires, tandis que Tata Motors a perdu 5,6 % après que Jaguar Land Rover a suspendu ses exportations vers les États-Unis.

Cette série de résultats indiquent que les mesures économiques prises à l'échelle internationale peuvent avoir des répercussions profondes sur l'économie indienne. Les investisseurs doivent rester vigilants et attentifs à l'évolution des conditions du marché.