Des vidéos bouleversantes circulent sur les réseaux sociaux, montrant un champignon de poussière et de débris s'élevant au-dessus des ruines de ce qui était un immeuble de 30 étages, abritant des bureaux gouvernementaux proche du marché de Chatuchak, très fréquenté par les touristes. La chute brutale de ce bâtiment a piégé des dizaines d'ouvriers, et le bilan tragique fait état d'au moins huit morts et plus de cent disparus.

Les secouristes continuent de rechercher des survivants parmi les décombres, un site désormais réduit à un amas de gravats et de ferraille. Worapat Sukthai, chef adjoint de la police de Bang Sue, témoigne : "Je crains que de nombreuses vies aient été perdues. Nous n'avons jamais connu un tremblement de terre aussi dévastateur. J'ai entendu des gens crier 'aidez-moi'. Nous pensons qu'il y a des centaines de blessés".

L'épicentre de ce tremblement de terre, d'une magnitude de 7,7 sur l'échelle de Richter, a été localisé à près de 1 000 kilomètres de Bangkok. À 13h20, alors que les travailleurs étaient en pause déjeuner, le sol a commencé à trembler, surprenant tous les habitants. Les centres commerciaux ont rapidement été évacués, et de nombreux Bangkokiens se sont retrouvés dans les rues, sous un soleil écrasant, craintifs d'éventuelles répliques.

Hongsinunt, un employé d'un immeuble de bureaux, a fui son espace de travail : "Au début, je me suis senti nauséeux. Puis j'ai remarqué que les lumières bougeaient", partage-t-il. Attapong Sukyimnoi, courtier, se rappelle aussi : "En faisant mes courses, j'ai vu des panneaux trembler et j'ai su instinctivement que je devais trouver un espace ouvert".

La Première ministre Paetongtarn Shinawatra a déclaré l'état d'urgence dans la capitale, bien que l'aéroport reste fonctionnel. La Bourse de Bangkok a suspendu ses opérations, et le métro aérien est resté à l'arrêt pendant plus de cinq heures. Bangkok, paralysée par de gigantesques embouteillages, a vu ses piscines déborder, et de nombreux dégâts matériels ont été constatés.

Le gouverneur de Bangkok a exhorté les citoyens à signaler toute fissure sur leurs habitations. Un scientifique du centre sismologique de Strasbourg en France a qualifié les dégâts à une telle distance de l'épicentre comme "anormaux", tout en soulignant que cela pourrait être dû à la fragilité de certains bâtiments. Des scènes de panique ont également été reportées à Chiang Mai, la deuxième ville du pays, prisée par les touristes.

Ce tremblement de terre puissant, qui a également frappé la Birmanie, a causé plus de 150 morts et des centaines de blessés dans les deux pays, un bilan qui pourrait encore s’aggraver. Au milieu de cette tragédie, des appels à l'aide affluent sur les réseaux sociaux, témoignant de la solidarité et de la résilience des habitants face à cette catastrophe.