Nation

Agression d'un rabbin à Orléans : Delphine Horvilleur appelle à une réflexion profonde sur les récits de violence

2025-03-25

Auteur: Emma

La rabbin et philosophe Delphine Horvilleur a suscité l'attention après l'agression d'un rabbin à Orléans, survenue le samedi 23 mars, alors qu'il se trouvait en compagnie de son fils. Lors d'une interview sur France Inter le 25 mars, elle a soulevé des questions cruciales sur les récits qui imprègnent notre société et façonnent l'esprit des jeunes.

Un jeune homme de 16 ans, auteur de cette agression, sera jugé en avril prochain. Il a été accusé d'avoir insulté, frappé et mordu le rabbin tout en filmant l'incident, ce qui pose des questions inquiétantes sur le comportement des jeunes et l'influence des récits violents qu'ils peuvent consommer. Horvilleur s'interroge : "Quelle histoire peut-on raconter à un jeune pour qu'il se sente héroïque en frappant un autre ?" Cette déclaration met en lumière le besoin urgent d'une réflexion collective sur la façon dont nous transmettons des valeurs et des récits aux générations futures.

La philosophe a également exprimé ses préoccupations concernant l'impact de cet événement sur le jeune garçon qui a assisté à l'agression. Elle a évoqué son propre ouvrage à paraître le 2 avril, intitulé "Comment parler de la mort aux enfants", soulignant l'importance d'accompagner les jeunes face aux événements violents.

Horvilleur a choisi de ne pas participer à la marche contre le racisme organisée le 22 mars, déclarant qu'elle ne s’y serait pas sentie en sécurité, elle et ses enfants. Elle a dénoncé la manière dont certaines manifestations peuvent être instrumentalisées pour alimenter d'autres formes de haine, faisant référence à des symboles aux relents antisémites qui ont terni l'image de la lutte antiraciste.

"Je ne connais plus dans ma synagogue des personnes qui n'ont pas été touchées par l'antisémitisme sous une forme ou une autre", a-t-elle déclaré, reconnaissant que parler de violence et de discrimination devient de plus en plus difficile face aux accusations de victimisation.

Avec une montée des tensions raciales et des idées extrêmes, la communauté juive ressent une crainte palpable, et Horvilleur appelle à une prise de conscience collective. Dans un monde où la haine semble omniprésente, il est impératif de questionner les récits que nous véhiculons pour bâtir une société plus pacifique. Que devons-nous dire aux enfants pour garantir leur sécurité et leur intégrité morale dans cette époque troublée ? Une réflexion profonde s'impose.