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Afrique du Sud : 4 500 mineurs illégaux piégés sous terre, la police fait le siège

2024-11-14

Auteur: Léa

Une situation dramatique à Stilfontein

Imaginez un face-à-face glaçant dans les profondeurs de la terre. À Stilfontein, dans la province du Nord-Ouest de l'Afrique du Sud, plus de 4 500 mineurs illégaux se trouvent coincés sous terre, encerclés par la police qui tente de les forcer à remonter en coupant leur approvisionnement en nourriture et en eau. Cette situation a connu un tournant dramatique le 14 novembre, lorsqu'un corps sans vie a été extrait de la mine par des volontaires, alors que les forces de l'ordre hésitent à entrer dans cette mine abandonnée.

L'initiative "Vala Umgodi"

Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une initiative d'envergure nommée "Vala Umgodi" ("Boucher les trous" en langue nguni), lancée par les autorités sud-africaines en décembre 2023. Elle vise à lutter contre l'exploitation minière illégale dans près de 6 000 mines désaffectées à travers le pays. Ces dernières semaines, cette opération a pris de l'ampleur, particulièrement dans la province du Nord-Ouest.

La pression monte sur les mineurs

Depuis le 18 octobre, près de 1 000 mineurs ont été contraints de remonter à la surface, souvent motivés par la faim et la soif. Le 2 novembre, la police a annoncé la reddition de 200 mineurs, mettant en lumière la gravité de la situation.

Réaction des autorités

"Nous allons les asphyxier" est la déclaration audacieuse de Khumbudzo Ntshavheni, la ministre déléguée à la présidence, lors d'une conférence de presse. C'est une position ferme des autorités, qui affirment ne pas avoir l'intention d'apporter de l'aide à ces mineurs qu'elles considèrent comme des criminels. Ce discours glacial a suscité l'indignation parmi certains acteurs sociaux.

Intervention humanitaire autorisée

Cependant, face à l’horreur de la situation sur le terrain, les autorités ont fini par autoriser des volontaires à distribuer de l'eau et de la nourriture aux mineurs, après qu'un habitant ait alerté sur les conditions de vie catastrophiques à l’intérieur de la mine. Les témoignages de ceux qui ont pu remonter révèlent des souffrances inimaginables et la nécessité d’une intervention humanitaire.

Réactions des syndicats et des militants

Des voix s'élèvent pour dénoncer cette situation. Phillip Mankge, du National Union of Mineworkers, a qualifié les propos du gouvernement d’« inhumains et irresponsables », préconisant une régulation de l’exploitation minière artisanale plutôt qu'une répression aveugle. Joseph Mathunjwa, président d'un autre syndicat, a fait le parallèle avec le drame de Marikana en 2012, où la répression policière avait coûté la vie à 34 mineurs.

Un appel à la justice sociale

Dans cette épreuve, la question de l'exploitation minière légale et de la régulation de l'activité des mineurs devient cruciale. Les voix qui plaident pour une solution humaine à cette crise se multiplient, alors que les mineurs, souvent des migrants en quête d'un avenir meilleur, sont pris dans un cycle de violence et de pauvreté. La situation à Stilfontein est plus qu'un simple affrontement entre la loi et les contrevenants - c'est un appel urgent à la justice sociale dans un pays en proie à des inégalités profondes.