Nation

Affaire Bétarram : Une commission d’enquête dévoilée et de nouvelles indemnisations pour les victimes, la congrégation fait face à ses responsabilités

2025-03-04

Auteur: Chloé

La congrégation religieuse des pères de Bétarram, longtemps impliquée dans une affaire troublante surrounding des violences physiques et des agressions sexuelles, a annoncé mardi le lancement d'une commission d’enquête indépendante. Cette initiative vise à identifier "les causes" des "abus massifs" qui ont touché de nombreuses victimes au fil des décennies.

Laurent Bacho, prêtre et porte-parole de la congrégation, a précisé que cette commission, dont les membres ne sont pas encore désignés, recueillera les témoignages des victimes à travers divers pays où la congrégation est présente. De plus, elle aura accès aux archives pour une examination approfondie de ces événements tragiques, afin d’empêcher un nouvel "aveuglement". Bacho a reconnu les souffrances infligées à "ces enfants anéantis" et la responsabilité de la congrégation dans ce drame.

Il est à noter que cette affaire a également conduit à des répercussions judiciaires. Un des trois anciens surveillants de l'établissement a été écroué pour viol, tandis que des plaintes ont été déposées contre des personnalités publiques, dont une impliquant François Bayrou, dont la fille aurait été témoin de violences au sein de l’établissement.

En parallèle, la congrégation a décidé de créer un fonds spécifique d’indemnisation pour les victimes d’agressions sexuelles, y compris celles qui ont été commises par des laïcs et qui étaient jusqu’ici exclues de la compensation. Ce fonds sera financé par la vente de certains biens immobiliers appartenant à la congrégation dans la commune de Lestelle-Bétarram (Pyrénées-Atlantiques).

L’établissement, qui approche de ses deux siècles d’existence, a été le théâtre de récits inquiétants, avec un total de 132 plaintes recensées par le collectif de victimes de Bétarram. Ce dernier fait l'objet d'une enquête académique le 17 mars, après n'avoir presque jamais été inspecté durant les 30 dernières années, à l'exception d'un contrôle en 1996 qui n'avait révélé aucune anomalie.

Cette situation souligne un besoin crucial de réévaluation des mécanismes de protection des enfants au sein des institutions religieuses, ainsi qu'une responsabilité accrue des dirigeants devant des abus aussi graves.