Monde

Achats de frégates militaires par la Grèce : « La balle est dans le camp de la France »

2025-04-04

Auteur: Philippe

Le monde change plus vite que jamais, et la Grèce se trouve à la croisée des chemins dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes. Lors d'une récente allocution au Parlement grec, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé un investissement colossal de 25 milliards d'euros sur douze ans pour moderniser les forces armées du pays. Cette initiative vise à transformer radicalement l'armée grecque, en mettant l'accent sur l'intégration de technologies avancées et la collaboration avec l'industrie de la défense grecque.

La Grèce consacre déjà plus de 3 % de son PIB à sa défense, un chiffre bien supérieur à la moyenne de l'UE. En tant que membre de l'Union Européenne et de l'OTAN, le pays joue un rôle crucial à la jonction de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, face à une Turquie perçue comme un voisin menaçant.

Dans ce cadre, la Grèce a déjà signé des accords stratégiques majeurs avec des pays comme la France et les États-Unis. En particulier, elle doit renégocier son partenariat avec la France avant fin 2026. Selon Maria Gavouneli, professeure de droit international à Athènes, un partenariat renforcé avec la France est non seulement souhaité mais essentiel pour maintenir une relation qui remonte à des décennies. Elle affirme que la Grèce continuera de jouer un rôle clé dans la défense de l'Europe.

Athènes a acheté 20 avions F-35 et aspire à adopter de nouveaux systèmes de défense. Elle a également acquis 24 avions Rafale et s'apprête à recevoir trois frégates de défense et d'intervention (FDI) Belhara, construites par Naval Group. Cependant, l'affaire des missiles Meteor, dont la vente à la Turquie a soulevé des inquiétudes, a compliqué les discussions sur les nouveaux contrats.

Une quatrième frégate pourrait être en route, avec des estimations selon lesquelles Athènes pourrait être intéressée par trois autres. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, sera en visite en Grèce le 14 avril prochain, un moment crucial pour le processus de négociation. La Grèce espère obtenir des avantages en termes de technologie pour contrer les menaces turques.

Pour cela, des discussions sont prévues sur des remises significatives et la possibilité d'augmenter la fabrication sur le sol grec, ce qui pourrait fournir un coup de pouce économique à l'industrie locale. Naval Group a déjà établi des partenariats avec des chantiers navals grecs ainsi qu'avec des établissements de recherche, mettant en avant une dynamique de « gagnant-gagnant ».

L’importance de construire en Grèce est également soulignée par de nombreux acteurs locaux. Le paysage de défense en Europe est en pleine mutation, et l'autonomie stratégique est primordiale pour la Grèce, qui cherche à renforcer sa position dans un environnement mondial de plus en plus incertain. Avec environ 1 500 personnes nécessaires pour la construction d'une frégate, cette initiative pourrait également générer de nombreux emplois et dynamiser l'économie locale.