
Accord historique en Belgique : Engie prolonge deux réacteurs nucléaires pour une décennie
2025-03-14
Auteur: Philippe
Ce vendredi 14 mars, l'énergéticien Engie a officiellement annoncé un accord majeur avec l'État belge portant sur la prolongation de dix ans des réacteurs nucléaires Tihange 3 et Doel 4. Cet accord englobe également le transfert des responsabilités liées aux déchets nucléaires, un sujet de préoccupation croissante dans le débat énergétique européen.
L'annonce fait suite à l'approbation de cet accord par la Commission Européenne le 21 février 2025 et marque une étape significative dans la gestion énergétique de la Belgique. Engie a confirmé que la première partie du paiement, relative aux déchets nucléaires et au combustible usé, a été effectuée, tandis que la seconde partie sera versée lors du redémarrage des réacteurs prévu pour novembre 2025.
Rappelons qu'en 2003, la Belgique avait voté une loi visant à arrêter progressivement son parc nucléaire d'ici la fin de 2025, après l'entrée des Verts au gouvernement fédéral. Cependant, le contexte géopolitique actuel, exacerbé par la guerre en Ukraine et l'augmentation des prix de l'énergie, a bouleversé cette stratégie. La dépendance au gaz russe et les fluctuations des marchés énergétiques ont convaincu le gouvernement d'explorer toutes les options disponibles pour garantir la sécurité énergétique du pays.
En réponse à cette crise énergétique, un nouveau compromis a été négocié avec Engie, permettant une continuité des opérations des réacteurs. Ces installations sont cruciales, notamment pour répondre aux besoins énergétiques croissants de la population belge et réduire les émissions de CO2. En effet, en prolongeant la durée de vie de ces réacteurs, le pays vise non seulement à assurer une transition énergétique plus douce mais aussi à diminuer sa dépendance aux combustibles fossiles.
La directrice générale d'Engie, Catherine MacGregor, a exprimé sa satisfaction concernant l'approbation de Bruxelles, mettant en avant un « accord visant à limiter les risques » associés aux activités nucléaires en Belgique. Cet accord devrait également avoir un impact positif sur les performances financières du groupe, qui a enregistré un bond de son bénéfice net en 2024, suite à une réduction des provisions pour la fermeture prévue des centrales nucléaires, qui pesaient sur ses résultats depuis des années.
Le schéma envisagé pour Tihange 3 et Doel 4 implique la constitution d'une co-entreprise, détenue à parts égales par l'État belge et Engie. Un mécanisme de contrat pour différence a été mis en place pour garantir un partage équitable des risques entre les deux parties.
Cet accord représente un tournant dans la politique énergétique belge, rendant le pays davantage résilient face aux défis énergétiques futurs. Alors que les gouvernements du monde entier peinent à concilier transition énergétique et sécurité d'approvisionnement, la Belgique semble avoir trouvé une voie intermédiaire en prolongeant ses capacités nucléaires tout en cherchant à mieux gérer son héritage en matière de déchets.