Science

À quelles doses de rayonnement ont été exposés les « astronautes mannequins » d'Artemis I ?

2024-09-22

À mesure que les missions humaines vers l'espace et la Lune se prolongent, l'exposition des astronautes aux particules du vent solaire et aux radiations cosmiques augmentera considérablement. Pour anticiper ces risques, il est impératif d'analyser en profondeur cet environnement radiatif et ses impacts potentiels sur la santé humaine.

Dans ce cadre, l'Agence spatiale européenne (ESA), la NASA et le Centre aérospatial allemand (DLR) ont mené une étude lors de la mission Artemis I en novembre et décembre 2022. À bord de la capsule Orion, des capteurs de rayonnement et des dosimètres mobiles ont été placés, notamment à l'intérieur des mannequins européens Helga et Zohar. Ces dispositifs, déjà testés sur la Station spatiale internationale, ont permis de collecter des données en continu durant ce vol non habité entre la Terre et la Lune.

Les résultats préliminaires, publiés dans la revue scientifique Nature, montrent que ces données seront essentielles pour affiner les stratégies de protection des astronautes lors des futures missions. L'une des principales conclusions de cette étude indique que les niveaux de rayonnement varient considérablement selon l'emplacement à l'intérieur de la capsule. Les zones les mieux protégées ont enregistré jusqu'à quatre fois moins d'exposition par rapport aux zones les plus vulnérables, validant ainsi l'efficacité du blindage de la capsule Orion. Plus précisément, l'exposition aux particules solaires dans les zones protégées est restée en dessous de 150 millisieverts, une quantité jugée sécuritaire pour prévenir les maladies liées aux radiations.

"Les données recueillies nous rendent confiants que l'exposition aux radiations lors des missions Artemis futures ne dépassera pas les limites de sécurité fixées par la NASA", a déclaré un porte-parole de l'ESA. De plus, l'orientation du vaisseau a joué un rôle crucial ; un virage de 90 degrés lors du passage à travers la ceinture de Van Allen interieure a permis de réduire de 50% l'exposition aux rayonnements. Cela offre des indications importantes pour la conception de missions à venir.

Une comparaison complémentaire est en cours, examinant les niveaux d'exposition des mannequins Helga, qui ne bénéficie d'aucune protection, et Zohar, qui est muni d'un gilet protecteur. Ces données pourraient s'avérer décisives pour le développement de mesures de protection innovantes contre les radiations, reflétant ainsi l'engagement des agences spatiales à assurer la sécurité des astronautes dans des environnements de plus en plus hostiles. En somme, cette étude marque une avancée majeure dans notre compréhension des effets des radiations spatiales, et jette les bases pour des voyages habités vers Mars et au-delà.