À Nantes, la popularité croissante des vélos transformée en véritables défis pour la cohabitation urbaine. Les automobilistes, qui ont longtemps partagé la route avec les cyclistes, constatent aujourd'hui un changement radical d'attitude de la part de certains cyclistes, qui semblent avoir oublié les règles de savoir-vivre et de respect mutuel. Cette évolution est notamment mise en lumière par Jérôme Dyon, président de l'Association nantaise déplacements et environnement (ANDE), qui souligne l'augmentation des conflits d'usage en centre-ville, souvent à l'initiative des cyclistes eux-mêmes.

Dyon note que la grande majorité des cyclistes fait preuve d'arrogance, zigzaguant à toute vitesse entre les piétons ou roulant à des vitesses inadaptées dans des zones pourtant dédiées à la marche. Les lieux les plus problématiques incluent les abords du château des ducs de Bretagne, la gare de Nantes et les quais de l'Erdre, où les piétons se sentent de plus en plus en danger.

Face à cette situation, la mairie a réagi en installant de nouveaux panneaux de signalisation censés rappeler les règles de priorité. Pourtant, ces efforts semblent dans l'immédiat peu efficaces, car les comportements ne changent pas. Dyon souligne que malgré les aménagements, les piétons demeurent souvent ignorés dans les plans de circulation.

La métropole nantaise a entamé une transformation radicale de son paysage urbain en faveur des vélos. Avec un budget de 115 millions d'euros, elle entend établir Nantes comme un modèle de ville cyclable du XXIe siècle, visant à quadrupler la part des bicyclettes dans les déplacements d'ici 2026. Cependant, cette vision suscite des inquiétudes chez certains citoyens. Selon Patrick Eade de l'association 60 millions de piétons, ces initiatives peuvent sembler dogmatiques et manquent de concertation effectives avec tous les usagers.

L'enjeu principal reste la sécurité. Les piétons, de plus en plus souvent mis de côté, se retrouvent dans une situation précaire. À Nantes, une proposition audacieuse est même évoquée pour assurer leur sécurité : des "clignotants à piétons". Malgré la surcharge administrative parfois impliquée dans les changements urbains, il est crucial que la ville prenne des mesures pédagogiques et, si nécessaire, des sanctions pour rappeler à tous les usagers de la route l'importance du respect mutuel.

En conclusion, le défi n'est pas de s'opposer aux vélos, mais de réclamer un équilibre raisonné entre toutes les formes de mobilité dans la cité, afin que chacun puisse circuler en sécurité.