Dans un mouvement qui pourrait changer la donne, BYD a récemment révélé sa Super e-Platform, une technologie innovante qui permet de recharger un véhicule en seulement cinq minutes pour une autonomie de 470 kilomètres. Stella Li, vice-présidente exécutive du constructeur, a profité de sa tournée européenne pour promouvoir cette avancée.

L'entreprise chinoise prévoit l'installation de 4 000 bornes de recharge ultra-rapides, connues sous le nom de « chargeurs flash », avec une puissance allant jusqu'à 1 000 kilowatts. Actuellement, deux modèles équipés de cette technologie sont déjà disponibles à la prévente en Chine, avec des livraisons programmées dès avril. En parallèle, BYD continue de renforcer sa position sur le marché mondial, ayant vendu plus de 4 millions de véhicules depuis le début 2024, surpassant même Tesla. En Europe, les ventes de BYD devraient connaître une hausse impressionnante, atteignant 186 000 véhicules cette année, soit le double par rapport à l'année précédente.

Stella Li a souligné que « chaque seconde équivaut à 2 kilomètres d'autonomie » grâce à cette nouvelle technologie de recharge. Le temps de recharge devient donc comparable à celui d'un plein d'essence, répondant ainsi aux exigences d'un marché chinois où la rapidité est essentielle. Les 120 000 ingénieurs, représentant 10 % de l'effectif total de BYD, forment le pilier de cette innovation. À titre de comparaison, ACC, une consortium qui regroupe Stellantis, Mercedes et Total pour produire des batteries, ne compte que 800 chercheurs, et envisage de réduire ses effectifs.

La stratégie de BYD ne se limite pas à la recharge ultra-rapide. L'entreprise a également annoncé la mise en série de son système de conduite autonome, « God's Eye », sur l'ensemble de ses véhicules en Chine. Cela se distingue nettement de la politique de Tesla, qui impose un abonnement pour accéder à des fonctionnalités similaires.

Cette innovation a été bien accueillie par les marchés financiers, entraînant une flambée de 47 % de l'action BYD depuis le début de l'année. Parmi les actionnaires de l'entreprise figure Warren Buffett, un investisseur réputé.

En France, BYD a enregistré la vente de 968 voitures au cours des deux premiers mois de l'année. L'entreprise dispose actuellement de 50 concessions sur le territoire français et prévoit d'en ouvrir 120 d'ici la fin de 2025. De plus, une usine en Hongrie ainsi qu'une autre en Turquie alimentent déjà le marché européen, et une troisième usine pourrait voir le jour dans les deux prochaines années, possiblement en Allemagne.

Cependant, la technologie Super e-Platform ne sera pas disponible en Europe avant plusieurs années, comme l'a indiqué Stella Li. BYD concentre actuellement ses efforts sur le marché chinois, où la concurrence est particulièrement vive, face à des rivaux comme Tesla et Nio, qui a récemment annoncé son projet d'échange de batteries en seulement cinq minutes en collaboration avec CATL, le leader mondial des batteries.

De plus, BYD s'apprête à lancer une marque premium, Denza, dont les premiers modèles seront présentés en avril lors de la Semaine du design à Milan. La question demeure : qu'est-ce qui pourrait bien arrêter la montée en puissance de BYD sur le marché de l'électrique ? Les yeux du secteur seront rivés sur cette entreprise qui semble bien décidée à révolutionner le paysage automobile.